08/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / Day 1 Part. 3



Fujiya & Miyagi nous file l'élec-trique




©New Release / G.B


Passionnés, culturellement élitistes, intellectuellement rigoureux, mais surtout éreintés, et la main souvent portée à la bouche. Après leur concert parisien de vendredi, c'est le teint blafard et la mine peu aidée par le bronzage londonien, que les quatre anglais de Fujiya & Miyagi ont déployé une heure de péripéties musicales sur le gazon artificiel fraîchement piétiné du Pantiero. Ultime paradoxe, avant de déchaîner ses pulsions électroniques, le groupe offrait une interview relax, limite planante. Chez New Release, les contradictions, on adore ça.

Qu'est-ce que ça fait de jouer aux côtés des New Yorkaises d'ESG, des rockeurs de The Chap et de la bouffée d'énergie pop Ebony Bones?

On n'a pas attendu le Pantiero pour faire d'ESG l'un de nos groupes préférés. Pilooski (hier soir en after show) et Ebony Bones, aussi, on aime beaucoup. Effectivement, le line-up de cette année est trés bon et ça fait plus que plaisir d'en faire partie. On a déja joué avec certains d'entre eux, et les retrouver, c'est une chance. Etre avec les artistes et les gens qu'on connaît et qu'on apprécie n'est pas désagréable, loin de là. D'autant que nous avons été très bien reçus. Le vin et la cuisine française ont été particulièrement appréciés du groupe.

Vous placez le rock germanophone des années 70 et Serge Gainsbourg parmi vos références principales, comment vous vous y retrouvez?

C'est une combinaison des deux, et de beaucoup plus. Ce n'est pas la musique allemande qui nous intéresse mais tout ce qu'elle nous a apporté : ce côté lancinant, et répétitif, quasiment hypnotique. On en a beaucoup écouté, surtout dans les 90's. Quant à Serge Gainsbourg, on aspire à le retrouver dans l'écriture. Mais la plupart du temps, nos chansons émergent d'abord de nos moments de solitudes. Quand je me mets à penser tout haut. Et généralement, de manière chaotique. Que ce soit nos textes ou musiques qui les accompagnent, rien chez nous ne se déroule comme un récit linéaire, organisé de bout en bout. Tout évolue, suivant nos inspirations ou les idées des membres du groupe. Notre musique est le résultat de tout ça.

Cette façon déstructurée de penser la musique, est-elle toujours là quand vous jouez?

Sur nos deux albums, le résultat est trés différent. Le premier, Transparent Things, est plutôt à écouter dans l'ordre. Plus que dans le récit, sa linéarité est dans le son et l'écho qu'il trouve d'une piste sur l'autre. Lightbulbs s'appréhende par contre comme une compilation où les pistes peuvent s'écouter et exister séparément. Ce problème ne se pose pas sur scène. Tout est produit dans l'instant. Longtemps, on a utilisé des samples, emprunté à d'autres leurs sons, on ne le fait plus maintenant.

Ironiques, sacarstiques, parfois même comiques, à quoi aspirent vos textes?

L'émotion du moment. Celle qui change, qui dit non à l'ordinaire et qu'on retrouve avec plaisir dix ans plus tard. Ce qu'on chante a du sens, pour moi en tout cas. On nous reproche souvent le côté déconstruit de nos textes, du coup j'ai promis de calmer le jeu sur le prochain album. Enfin, rien n'est moins sûr.


©New Release / G.B

Romain
©New Release


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