11/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / Interlude musicale : La Playlist de Jean Marie Sevain

Quelques titres des artistes qu'il aurait aimé programmer cette année. Découvrez ce que vous avez manqué.



Découvrez la playlist Jean Marie Sevain avec Phoenix

# 1 - Pantiero 2009 / Day 4 Part. 1



Sur la même longueur d’ondes


Un petit quart d’heure s’est écoulé depuis la fin des balances que les membres de The Oscillation se livrent déjà au rituel des questions – réponses. Et ils sont tous là : Demian, Tom, Jon et Mark qui ferme la marche, une pomme à la main. C’est bien connu même chez les formations les plus psyché : One apple a day keeps the doctor away...



©New Release / J.B (capture écran)


La première question qui me vient à l’esprit c’est celle de la différence entre votre son studio et le son que vous avez en live. Comment expliquez-vous des univers sonores aussi distincts ?

C’est plus « rocky », voire punk rock quand on est sur scène... Ca vient surtout du fait que Demian écrit les chansons tout seul et qu’ensuite on les travaille en groupe pour les jouer en live. C’est pourquoi elles sonnent différemment. Nos chansons ont principalement la même structure sur le disque qu’en live. Ca nous sert de base pour partir en improvisation et on se permet ensuite d’aller beaucoup plus loin. Mais on utilise toujours les mêmes effets et les mêmes instruments.

J’ai une question spéciale pour Mark… est-ce que ce n’est pas trop dur d’être au saxo et au clavier dans un groupe comme celui-ci, à tendance Krautrock ? Comment cela se passe t-il avec vos morceaux, les arrangements…

Eh bien, souvent nous jouons avec beaucoup d’effets sur les voix, etc. On essaie des choses très différentes, de mixer plusieurs effets pour rendre quelque chose qui ne soit pas un son « standard ». On essaie de garder le tout dans notre sphère de musique, en conservant notre style un peu fou, psychédélique…

Utilisez-vous des samples pour enrichir vos prestations ?

Oui, en effet. On utilise des samples qui mélangent certains effets comme si on avait quatre ou cinq claviers en même temps. Mais ce sont des samples que nous créons nous même, non pas des morceaux récupérés chez d’autres artistes – pas comme les DJ’s, ndlr.

Que pensez-vous du Festival du Pantiéro et du public français ?
Pour une fois on joue au soleil, en extérieur, ça change car on tourne généralement en Europe du Nord. Quand on joue en Angleterre, les scènes sont beaucoup plus fragmentées, c’est sectaire… Les gens viennent vous voir sans vous écouter, ils sont souvent bourrés et s’en foutent un peu. Surtout si vous passez sur scène après un DJ.

Avez-vous des influences musicales françaises ?

En France ? Zombie Zombie, Jacques Brel, et plein d’autres artistes français…

C’est drôle parce qu’après Fujiya & Miyagi et The Chap, vous êtes les troisièmes à nous parler de Brel… Vous êtes tout juste dans l’esprit Pantiero. Et pourtant vous ne comprenez pas les paroles ?
Oui, on n’a pas de traductions mais c’est la production de ces années qui était remarquable. Dans les années 70 et même avant. Ils arrivaient même à intégrer des sons de différentes musiques et ils étaient en avance sur leur temps.

Greg

10/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / Day 3 Part. 2



Le Pantiero jette son Flow !

Au programme de cette soirée, du Hip/Hop… sauce Pantiero ! Il faut donc s’attendre à des collisions de style entre Rap old school, Electro, et Afrobeat. La programmation en tout cas, fait saliver plus d’un pantieriste à casquette de travers.


Alors que le dj de Kid Acne chauffe tranquillement le public épars, on imagine que de nombreux pantieristes ont certainement été démotivés par la pluie en milieu de journée. Un rappeur acolyte de Kid Acne fait irruption sur scène avec un beatbox prodigieux avant que Kid Acne lui-même finisse par arriver. Il affiche une belle moustache à l’anglaise et un béret bien français. Son flow typiquement anglo-saxon s’étale sur des mix entre Hip/Hop et rock, pour un show plein d’énergie rappelant les Beastie Boys.


Dans la foule, on entend parler d’un certain Krazy Baldhead. « J’connaît pas. Il vient d’Ed Banger non ? C’est un pote de Justice s’il faut ». Un grand homme vêtu d’un t-shirt rouge monte sur scène…Ses mix sont dépaysants, dansants à faire remuer un arbre centenaire, et imprévisibles. Le rappeur Beat Assaillant et le chanteur Outlines le rejoignent pour quelques déclinaisons Hip/Hop. La bonne surprise de la soirée, surtout que le bonhomme est un exemple de gentillesse et de simplicité.



©New Release / J.B


La tension monte d’un cran, la fosse se remplie ; on attend Yo ! Majesty. Le sulfureux duo, particulièrement attendu par les initiés, n’arrivera qu’à moitié. Seul Jwl B, se présente sur scène. Elle se démène, s’époumone dans son micro remue en tous sens mais rien n’y fait. Il manque une voix pour habiller les rythmiques crunk de Yo ! Majesty.



©New Release / J.B


23 heures passées, et tout le monde attend Lady Sovereign de pied ferme. Tenue en haute estime Outre-Manche, la demoiselle se fait attendre. Longtemps. Le concert démarre donc sans elle, les machines s’occupent du son, et un micro sur pied est la seule chose à regarder sur scène. Elle arrive au milieu d’un morceau, seule sur scène avec pour compagnon de fortune son micro. Elle ne s’économisera pas pour excuser son retard, même si le rap espiègle de la londonienne laisse un goût de déjà entendu dans les oreilles.



©New Release / J.B


Maxime
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Interlude



Etats des lieux.

Lundi après midi, et nous voilà déjà à mi-parcours. Pour New Release, les dernières quarante huit heures ont été rudes mais ont semblé s’être envolées sans qu’on ait le temps de fermer les yeux. Un signe plutôt positif qui laisse présager qu’on a apprécié et qu’on a encore pas mal de choses à vous raconter. Problèmes techniques, rendez-vous manqués, équipe réduite…pour résister aux imprévus, il a fallut faire preuve de témérité. Une vertu à laquelle les organisateurs du festival vont certainement eux aussi devoir se soumettre…aux vues des dernières déconvenues.


Que tout se passe comme prévu, s’aurait été trop facile. Peut-être même moins plaisant qui sait. On se serait reposer sur nos lauriers ; aurions eu moins d’histoire à vous conter. Là, c’est le stress, la pression, les soupirs, le ton qui monte, les premiers clashs. C’est violent…mais on aime ça. Parce que derrière tout ça, c’est l’adrénaline qui nous pousse. L’envie de bien faire qui ne nous lâche pas.

On a commencé par établir nos quartiers dans un local du Palais un samedi de canicule. Excités, pressés. Puis vite calmés. « Comment ça on n’a pas accès au net ? Et pour éditer, comment on fait ? » Première galère. Premier stress à gérer. La chef de projet s’emporte, fait la gueule et incendie quiconque ose relativiser… « Et si on avait visé trop haut ? Et est-ce que quelqu’un va aller le visiter au moins ce site? » Les premiers doutes aussi.

Finalement est arrivée l’heure de vérité. Les premiers artistes, les premiers papiers. La plume était bonne, le rythme lancé. On s’est fait confiance. On s’est supporté. Ca a finit par payer.
On a couru à droite, à gauche. Descendu, monté, descendu, monté, cent fois les escaliers. Ebony se balade, les Chap sont en conf, Fujiya & Miyagi fait la balance…on a essayé de ne rien loupé, de tout avoir.

A J+2, le pas se fait plus lourd, les cernes sont installées. Mais la motivation, elle, reste. On en prend plein les yeux, et plein les oreilles. Et c’est ce qu’on voulait.
Il reste deux jours et nous ne sommes certainement pas encore au bout de nos surprises. Sur Cannes ce soir, un temps gris, nuageux. La pluie nous nargue. Nous, mais surtout les organisateurs.
Jean Marie apparaît dans le local, l’air fatigué. On prend des nouvelles, il répond : « Lady Sovereign s’est fait lacher par sa batteuse, les Yo !Majesty se sont engueulées et l’une des deux à décidé de ne plus venir…. » Coup dur. Mais le D.A du festival ne perd rien de son optimisme : « la batteuse on peut s’en passer, quant au Majesty, c’est pas la première fois que l’une d’elle jouera en solo. Je ne me fais pas de souci, ça va rouler. »

Il est tard, et une fois encore, je tarde à rendre mon papier. Faut dire qu’on vient encore d’en apprendre deux bonnes : out notre interview de Lady Sovereign, la timide a pris peur face à la masse de journalistes qui piétinaient d’impatience. Pas de questions, pas de photos. C’est un refus catégorique. C’est notre Hélène, qui est bien déçue. Du côté des hommes, c’est Oizo qui fait son beau. « Il n’y aura ni conférence de presse, ni photocall. Il vient, il repart. On est tous déçus » nous confie Elizabeth, attachée de presse du Palais. Et nous qui misions tout sur ce papier.

Bref, les temps sont durs, mais nous n’avons pas encore dit notre dernier mot. Au moment même où je vous parle, nos photographes sont au bord de scène, arme à la main.
L’expérience est belle, enrichissante. On voudrait même que ça ne s’arrête jamais. Modestement, on espère avoir réussi notre pari.

Marine
©New Release

09/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / Day 2 Part. 5


Rock ou electro : Personne ne choisit au Pantiero !


Deuxième soirée du Pantiero et une certitude : on va en prendre plein les oreilles. L’affiche est alléchante, éclectique et promet quelques joutes épiques dans la fosse.


Le temps de se prendre un premier verre et les Naïve New Beaters montent sur scène vêtus d’habits de lumière d’un kitch assumé. Si les premières minutes du show peuvent sembler étranges pour le profane, leur mélange de synthés eighties et de rap californien remporte l’adhésion du public. Un pas de danse démodé, un mot marrant du chanteur David Boring, un rythme imparable de Eurobellix aux machines, et les NNBS mettent la foule en ébullition.



©New Release / J.B


C’est ensuite au tour de Stuck In The Sound d’attaquer leur set pied au plancher. Consacrés par beaucoup comme les sauveurs du rock français, Stuck In the Sound livre un show presque romantique, musicalement torturé et épique. Les morceaux de Shoegazing Kids, le deuxième album du groupe sorti en début d’année trouvent une nouvelle ampleur sur scène, entre guitares noisy et batterie puissante. Leur prestation est très cohérente et quelques oreilles commencent à siffler… et ça ne va pas s’arranger !


©New Release / J.B


Le duo electro/punk Kap Bamabino embrase le Pantiero avec des rythmes high tempo et le chant hurlé de sa chanteuse Caroline. Ça joue vite et fort, le groupe est là pour mettre une claque et avant de s’échapper en courant.



©New Release / J.B

Après ce concert bouillant des bordelais, The Late Of The Pier prennent possession des lieux plus tranquillement, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Sous leurs airs de parfaits pop kids, les quatre garnements anglais réservent des séquences d’afrobeat hystérique. Le groupe veut faire danser sans pour autant laisser tomber une pop ludique et ambitieuse. Un concert démentiel, où les changements de tempo et d’ambiance sont constants ; la plupart des morceaux n’ont ni queue ni tête, et à vrai dire on en ressort avec l’impression d’avoir vu un OMNI (Objet Musical Non Identifié), mais on sait qu’on a adoré… et on a bien la certitude d’en avoir pris plein les oreilles.

Maxime

# 1 - Pantiero 2009 / Day 2 Part. 4



Naïve New Beaters : Rap sérieusement drôle


Les Naïve New Beaters sont ce qu’on pourrait appeler de «drôles d’oiseaux. » Insaisissables en interview, chaque mot prononcé fait l’objet d’une déviation grotesque, ou d’une histoire absurde. Difficile donc de démêler le vrai du faux, mais on comprend bien vite qu’ils prennent leur mythologie rigolote très au sérieux.



©New Release / J.B


David Boring, chanteur et gouailleur hors pair, est la collision improbable entre le flow de Will Smith et un poncho mexicain. « Ça vient du placard de ma mère. On le lave rarement, juste un coup de désodorisant de temps en temps. » Définir ce trio incontrôlable c’est simple, il suffit d’imaginer un grand show à l’américaine du début des années 80 ; mais sans argent. Jet de confettis sporadiques, tenues dorées qu’on croyait disparues avec Freddie Mercury, et synthés au charme désuet.

Alors pourquoi cette formule marche ? Tout simplement parce que les trois compères jouent des pop songs réjouissantes à renfort de rap californien. « J’adore le rap, le old school hip/hop. D’ailleurs je me suis racheté une banane, comme tous les grands rappeurs », ajoute Eurobélix, aux synthés. Le groupe échappe à tout classement catégorique; et comme d’habitude, David en rie : « On a fait un concert après deux heures de conférences sur les problèmes respiratoires, nous sommes singulier mais quand même […] On a notre public maintenant, et ça chaloupe pas mal devant la scène. »

Leur rap/pop vintage trouve sa vitesse de croisière sur scène, où le trio dégage une spontanéité incandescente... Finalement, la plus grosse plaisanterie des Naïve New Beaters, est de concilier le hip hop et les claviers eighties avec un déhanchement naïf. A croire qu’ils portent bien leur nom.

Maxime
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Day 2 Part. 3


Pour le meilleur et par le Pier

Installés sur un canapé noir dont le vieux cuir a sans doute vu plus de derrières de rockstars que de raison, les Late of the Pier ont la fière allure des post-ados anglais. Slim étriqué, look nostalgique, la vingtaine heureuse entamée par tous les bouts. Mais, même lorsqu'elle se déroule dans les meilleures conditions, il peut arriver que durant une interview, un long silence s'installe avant l'habituel défilé de questions à la prononciation incertaine. Un moment difficile à vivre, fait d'hésitation et de honte, durant lequel chacun des deux partis évite de se faire remarquer. C'était le cas, loge 4. 10, peut-être 20 secondes auront été nécessaires au bassiste, Andrew, pour élever la voix et finalement ne rien dire, mais l'échange était lancé: "on transpire mais on est plutôt bien ici". Red Dog pose ses baguettes, Potter range une mèche derrière une oreille, Samuel (le leader) essuie une goutte de transpiration du coin de son t-shirt vintage. L'interview à quatre voix de Late of the Pier peut commencer.



©New Release / J.B


On raconte que le nom Late of the Pier vient d'une inscription sur une boîte à chaussures et que c'est en allant au Liars Club de Nottingham que vous avez décidé de créer un groupe, quelle est votre version?

On a plusieurs histoires,qui sont toutes vraies. Mais pour ne pas faire de jaloux parmi nous, et surtout ne pas causer de blessures inopinées entre membres du groupe, on en a inventé une publique. La boîte à chaussures, c'est un peu ma théorie perso sur Late of the Pier. Quant à l'envie de faire de la musique, je pense que tout est venu bien avant le Liars Club. A l'école, aucun de nous ne se sentait vraiment intégré et se voyait mal, adulte, aller au boulot en costard cravate. On était d'accord là dessus. On voulait faire de la bonne musique.

Vous avez également des pseudonymes trés particuliers, Samuel Dust, Red Dog Consuela, Jack Paradise, Francis Dudley Dance, pourquoi ces noms supplémentaires alors que tout le monde vous connaît comme Samuel, Ross, Potter et Andrew?

On a vécu dans des petits villages, on voulait se donner un style particulier. Pour, peut-être, se réhabiliter par rapport à des groupes venus de la capitale. Potter : " chez moi, Jack Paradise vient d'un bombardier, l'image m'a frappé, je l'ai gardée". Andrew : "moi j'ai volé son pseudo à un mec, je le trouvais cool, c'est illégal?" Samuel : pour ma part, Dust vient des "Dusty Chairs" qui traînent dans mon jardin...

Vous avez créé votre propre label, ZarCorp, pour ne pas dépendre de l'industrie du disque. Quelle peur en avez-vous?
Notre groupe vit plutôt en reclu, mais on l'assume et on chérit cette habilité à rester loin de tout ce qui se dit, se chante ou se joue dans l'industrie. Dans notre monde, on est en sécurité. A vrai dire, on n'a jamais voulu intégrer l'industrie des groupes pops, qui nous aurait bridé artistiquement parlant. Ce qu'on veut, c'est faire de la bonne musique, et continuer à le faire autant qu'on en aura envie. Si ce qu'on a fait nous satisfait, on passe à autre chose. Tant que cette façon de progresser durera, on prendra le temps de faire les choses à notre façon.

Mais, comme les médias, il faut bien approcher les grandes boîtes tôt ou tard non?

On compte quand même sur des gens compétents venus du monde de la musique. Avant eux, on était juste des gamins qui faisaient tourner une démo. Ca n'a rien à voir aujourd'hui. On est cependant restés les mêmes. Comme tout artiste, on veut contrôler l'intégralité du processus de fabrication de notre oeuvre. On se soucie de la musique quand l'industrie n'a d'intérêt que pour le reste.

Justement, le DJ londonien Erol Alkan est votre producteur attitré, comment ça se passe avec lui?

On l'a pas mal harcelé quand il jouait pour lui demander de passer nos cassettes. S'il aimait la bonne musique, il apprécierait sûrement ce qu'on faisait. Puis, il nous a approchés. On l'intéressait visiblement depuis un moment, il avait des idées par centaines. Erol Alkan est un producteur brillant, l'un des derniers "bons" de l'industrie. Il te donne la chance de t'exprimer et de laisser libre cours à tes envies. Une heure avec lui apporte toujours quelque chose de bon à la fin. Il nous a beaucoup donné et d'une façon ou d'une autre, il sera toujours impliqué dans nos projets.

Romain
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Day 2 Part. 2



Kap Bambino : Punks et Nerds

Cinq minutes d’interview et Caroline, moitié de Kap Bambino, piétine déjà. Il faut dire que le duo qu’elle forme avec Orion ne prend pas le temps de respirer. Entre électro décomplexée et punk primaire, la musique de Kap Bambino veut faire danser… jusqu’à écorcher des genoux.




©New Release J.B


Reconnu pour leurs concerts turbulents, le groupe bordelais a su d’abord s’exporter pour mieux revenir ; succès d’estime pour les premiers vinyles et expédition en Europe de l’Est. Ils font naitre les premières hystéries collectives en Tchéquie où leur electro punk hyperactive trouve son lot de fêtards hallucinés. Pour eux, la musique est une démarche artisanale presque organique avec disques vinyles et envois postaux faits main. « J’essaie de donner le côté humain des machines d’Orion. […] Le deejaying froid de la fin des années 90 ne m’intéresse pas ».

Minimaliste dans leur musique et sur scène, le duo considère le manque de moyen comme une composante de leur identité. « Pour nous la scène, c’est une sorte de cours de récré. Beaucoup de groupe électro prennent un batteur sur scène pour remplir l’espace. On est des nerds, si on pouvait faire un concert avec nos portables, on lâcherait nos pc. » Voilà comment le punk anticonsumériste des années 70 troque sa guitare désaccordée contre un Ipod. Une démarche presque nihiliste qui colle à la peau contusionnée de Kap Bambino depuis le début : « Il y a 5 ans, je chantais dans un micro pour enfant ; maintenant, il est clair que notre musique a évolué, et notre dernier album est le plus pop de tous. Mais nous avons beaucoup hésité à quitter le milieu underground. »

Caroline et Orion intègrent avec une certaine réserve le catalogue de Because l’année dernière « A la base, on pensait qu’il n’y avait que Manu Chao… On a flippé un peu». Mais le label n’a rien imposé et a laissé le duo sulfureux en roue libre. Les morceaux de Blacklist, leur cinquième album, sont donc gavés de synthés vintages 8-beat et du chant hystérique de Caroline… Comme promis.

Maxime
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Interlude musicale : La Playlist de Stuck in the sound

Du hip-hop des Beastie Boys à la pop mélancolique de Eels, Les Stuck in The Sound vous proposent un peu de leurs influences.




Découvrez la playlist Stuck in the sound avec David Bowie

# 1 - Pantiero 2009 / Day 2 Part. 1


Stuck in the Sound : 4 garçons pleins d’avenir


Des locaux de répétitions de la banlieue parisienne aux coulisses des nombreux festivals d'été, les quatre rockers inspirés de Stuck In the Sound, parlent du passé, du présent et de l’avenir, ou comment un rêve de gosse peut devenir réalité. Interview.



©New Release / J.B



Vous vous êtes connus à l’époque de la fac. Question bête : vous vous attendiez à rencontrer un tel succès, à travailler avec le producteur de Sonic Youth et tout le reste ?

SITS : Tous les groupes te diront non, mais derrière ca, depuis le début de Stuck, on s’est toujours motivés pour arriver à nos fins. Il n’y a pas de secret : il faut bosser, bosser, bosser, comme des tarés, et après saisir les opportunités, petit à petit. A l’époque où tout a commencé, on était étudiants, avec des boulots alimentaires et Stuck a pris le dessus sur tout. On a jamais fait ca comme un simple hobbie. Depuis tous petits on rêvait de ca !

Et Quid du nom du groupe ?

SITS : Au départ on s’appelait U-Turn, c’est un nom choisi un peu au hazard. José (chant-guitare) venait de voir le film d'Oliver Stone, on venait d’enregistrer une démo et le nom est sorti tout seul. Stuck in the Sound, c’est venu un peu plus tard, un peu comme les Rage Against The Machine, les Smashing Pumpkins, tous ces groupes avec des noms à rallonge. On se disait « un jour on dira Stuck ! » Et en même temps, Suck in the sound » (qui signifie « collé au son» en anglais, ndlr) ca nous allait bien, parce qu’on est toujours en train de faire de la musique.

Pourquoi chanter en anglais ?

Parce qu’on a baigné dans la culture anglo-saxonne. Je me sentais incapable de chanter en français, je ne sais pas écrire en français et le rock se prête plutôt à la langue anglaise.

Vous pensez que lorsqu’on est un groupe français, on est obligé de chanter en anglais pour être crédible ?

C’est vrai qu’on était un peu vu comme des bâtards. On en a beaucoup bavé. C’est assez récent que des labels français osent signer des groupes qui chantent en anglais. Il n’y a pas si longtemps, ca semblait impossible à réaliser ! Mais quelque soit la langue dans laquelle on s’exprime, il reste très difficile de percer à l’étranger ! Là on va devoir recommencer tout le travail qu’on a réalisé depuis maintenant sept ans pour se faire connaître en France. Ca prend du temps !

Et comment s’est passé la production de votre second album, Shoegazing Kids ?

On a produit le disque, avec une idée très précise du résultat qu’on voulait obtenir. On a fait toutes les prises avec un ingénieur du son, un ami de longue date. Une fois qu’on avait enregistré on avait envie d’entendre ce que pouvait faire quelqu’un de vraiment reconnu, on a donc envoyé un mail à Nick Sansano (qui a notamment travaillé pour Sonic Youth, IAM, Noir Désir) avec quelques démo. Il a tout de suite été super motivé, super enthousiaste, on est parti quelques jours pour enregistrer à Brooklyn pour mixer l’album, Nick est quelqu’un de super attachant et très professionnel, et par ailleurs très pédagogue. il enseigne à l’université de New York.. il s’est vraiment impliqué avec nous dans la recherche du son.

Et dans le futur ? Vous nous préparez quoi ?

On a envie de composer, on va revenir aux débuts de SITS, c’est-à-dire faire les choses par nous-mêmes, se trouver un local à Montreuil, là où Stuck a démarré. On cherche une nouvelle énergie sans forcément changer radicalement de style, mais en explorant au delà des frontières de notre musique. Notre rêve, ce serait plutôt de se faire un laboratoire dans lequel on pourrait à la fois répéter et enregistrer, tout au long de l’année. Répéter pendant deux semaines puis enregistrer pendant deux semaines, c’est intéressant, mais c’est moins spontané. Un lieu où on peut attraper les moments vraiment forts, qui ne préviennent pas.

Des idées pour le prochain opus ?

Quand on regarde des DVD de Rage Against The Machine, on a envie de faire des trucs bien violents, on pense beaucoup au live, on est content de l’effet que certains de nos morceaux produisent sur scène. On a envie de reproduire ca pour la prochaine tournée, et ne pas faire des morceaux trop calmes où on se fait chier. Dans le second album, on avait besoin de faire des chansons posées. Maintenant, on veut faire un retour aux sources et faire des choses bien énervées, et que le résultat soit assez surprenant et original pour qu’à la première écoute on nous reconnaisse ! Il y aura quand même des trucs pop, peut-être de l’accoustique… Surprise !!!

Vous êtes en tournée depuis un moment, vous ne composez pas du tout dans ces périodes sur les routes ?

On parle pas mal de nos idées en tourné.. En fait, on passe 60 % de notre temps à parler musique et 40 % à en faire. Là, on commence à avoir pas mal d’idées en stock, et d’ailleurs juste après la date de ce soir, on rentre en studio demain à St Tropez. Ca peut ressembler à une blague mais c’est vrai ! A choisir entre la plage et le studio, c’est le second choix qui gagne ! On arrive à un moment où on est vraiment frustrés artistiquement, on a besoin de rentrer en studio avant de partir en vacances. De faire des chansons de réfléchir à la suite, et lorsqu’on se retrouvera en septembre, au travail !

Des collaborations en projet ?

D’abord il y a un projet avec mon frère. Il fait partie de I AM UN CHIEN (électro-rock signé sur le même label que SITS, X Records; maxi en préparation). Et aussi You, je pose ma voix sur sa musique. Il y a un très bon clip avec un squelette à voir sur le net.

Pour finir, y a t-il une question que vous en avez assez que les journalistes vous posent ?

Ouais, pourquoi on chante pas en français ?


Hélène
©New Release

08/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / Interlude musicale : La Playlist d'Ebony Bones

Interceptée dans les loges après les balances, Ebony Bones nous livre ses coups de coeur musicaux du moment.



Découvrez la playlist Ebony Bones avec Fela Kuti

# 1 - Pantiero 2009 / Day 1 Part. 4


La furie d’Ebony


Tête d’affiche de ce premier soir, célèbre pour ses concerts survoltés, la fougueuse Ebony était attendue de pied ferme par un public déjà bien chauffé. Dernière à monter en scène, l’énergique anglaise n’a pas failli à sa réputation, clôturant la soirée par un show haut en couleurs visuelles et musicales.




©New Release / M. L

Les musiciens, déjà sur scène, parés de costumes aux allures ethniques, attendent la reine. La batterie démarre, le son et le rythme du tambour mêlés aux percussions samplées nous font voyager au côté d’une tribu lointaine. Les choristes portent le costume traditionnel, il y a comme un brin d’Afrique dans la mise en scène. Pourtant, dès les premières notes de chant, c’est bel et bien un punk funk acidulé made in England qui résonne. La charismatique Ebony fait son entrée, le spectacle est lancé. Durant quarante cinq minutes, elle ne tient pas en place. Bondissant d’un bout à l’autre de la scène, la black panthère nous offre un show dont elle seule a le secret. Sa tenue, improbable mélange de couleurs et de matières, customisée aux décos de noël, dégage à lui seul une jouissance exaltée. Un enthousiasme, une énergie que la chanteuse, dynamique furibonde, distille dans ses danses emportées. Si on osait, on irait même jusqu’à y déceler les influences d’une fameuse Tina T.

Elle est grande et impressionne. On pourrait la penser froide et inaccessible, il n’en est rien. Portée par un public en ébullition, prise dans la folie de son personnage, elle n’hésite pas à descendre de scène pour se mêler à ceux qui la soutiennent. Un acte impulsif, qui offre à des fans excités la possibilité de toucher du doigt la dite majesté. Ebony est sauvage, dans ses gestes et dans ses textes. Mais l’ancienne actrice, habile, manie parfaitement le jeu des faux semblants. Car ses yeux joueurs, son large sourire, toujours, trahissent son immense générosité.


©New Release  /M. L
Marine

©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Interlude musicale : La Playlist de Fujiya & Miyagi

Les pieds au chaud dans son fief de briques rouges de Brighton, le groupe Fujiya & Miyagi prête ses oreilles à toutes sortes d'expériences musicales quand il ne compose pas. Des plus connues qu'ils font tourner en boucle, comme un certain Iggy Pop, à des américains un peu moins célèbres opérant sous le pseudonyme franchouillard d'"Au revoir Simone", le groupe revient avec plaisir à ses premières amours, et rend à "Can" l'hommage qui lui revient de droit. Du bon vieux rock-choucroute des seventies s'il en est.





Découvrez la playlist Fujiya & Miyagi avec Iggy Pop

# 1 - Pantiero 2009 / Day 1 Part. 3



Fujiya & Miyagi nous file l'élec-trique




©New Release / G.B


Passionnés, culturellement élitistes, intellectuellement rigoureux, mais surtout éreintés, et la main souvent portée à la bouche. Après leur concert parisien de vendredi, c'est le teint blafard et la mine peu aidée par le bronzage londonien, que les quatre anglais de Fujiya & Miyagi ont déployé une heure de péripéties musicales sur le gazon artificiel fraîchement piétiné du Pantiero. Ultime paradoxe, avant de déchaîner ses pulsions électroniques, le groupe offrait une interview relax, limite planante. Chez New Release, les contradictions, on adore ça.

Qu'est-ce que ça fait de jouer aux côtés des New Yorkaises d'ESG, des rockeurs de The Chap et de la bouffée d'énergie pop Ebony Bones?

On n'a pas attendu le Pantiero pour faire d'ESG l'un de nos groupes préférés. Pilooski (hier soir en after show) et Ebony Bones, aussi, on aime beaucoup. Effectivement, le line-up de cette année est trés bon et ça fait plus que plaisir d'en faire partie. On a déja joué avec certains d'entre eux, et les retrouver, c'est une chance. Etre avec les artistes et les gens qu'on connaît et qu'on apprécie n'est pas désagréable, loin de là. D'autant que nous avons été très bien reçus. Le vin et la cuisine française ont été particulièrement appréciés du groupe.

Vous placez le rock germanophone des années 70 et Serge Gainsbourg parmi vos références principales, comment vous vous y retrouvez?

C'est une combinaison des deux, et de beaucoup plus. Ce n'est pas la musique allemande qui nous intéresse mais tout ce qu'elle nous a apporté : ce côté lancinant, et répétitif, quasiment hypnotique. On en a beaucoup écouté, surtout dans les 90's. Quant à Serge Gainsbourg, on aspire à le retrouver dans l'écriture. Mais la plupart du temps, nos chansons émergent d'abord de nos moments de solitudes. Quand je me mets à penser tout haut. Et généralement, de manière chaotique. Que ce soit nos textes ou musiques qui les accompagnent, rien chez nous ne se déroule comme un récit linéaire, organisé de bout en bout. Tout évolue, suivant nos inspirations ou les idées des membres du groupe. Notre musique est le résultat de tout ça.

Cette façon déstructurée de penser la musique, est-elle toujours là quand vous jouez?

Sur nos deux albums, le résultat est trés différent. Le premier, Transparent Things, est plutôt à écouter dans l'ordre. Plus que dans le récit, sa linéarité est dans le son et l'écho qu'il trouve d'une piste sur l'autre. Lightbulbs s'appréhende par contre comme une compilation où les pistes peuvent s'écouter et exister séparément. Ce problème ne se pose pas sur scène. Tout est produit dans l'instant. Longtemps, on a utilisé des samples, emprunté à d'autres leurs sons, on ne le fait plus maintenant.

Ironiques, sacarstiques, parfois même comiques, à quoi aspirent vos textes?

L'émotion du moment. Celle qui change, qui dit non à l'ordinaire et qu'on retrouve avec plaisir dix ans plus tard. Ce qu'on chante a du sens, pour moi en tout cas. On nous reproche souvent le côté déconstruit de nos textes, du coup j'ai promis de calmer le jeu sur le prochain album. Enfin, rien n'est moins sûr.


©New Release / G.B

Romain
©New Release


# 1 - Pantiero 2009 / Day 1 Part. 2


Dernier chapitre de l’été

Arrivés limite haletants et le souffle coupé par l’effort, les Chap font leur entrée fracassante en salle de presse pour nous livrer quelques uns de leurs secrets. L'ambiance est décontractée, typique d’un avant-concert qui se tient sous un ciel étoilé, pour une fois. Après des passages remarqués au festival danois de Roskilde ou à la Fabric de Londres, The Chap retrouve avec un plaisir non dissimulé le public français. Dernière étape estivale pour le groupe qui reprendra la route dans quelques semaines, après s’être mis au travail de leur nouvel album.



©New Release / M.L



Quand on vous écoute, ça sonne comme de la Pop, quand on vous voit sur scène, ça passe comme du Rock ou de l’Electro… Quel genre de groupe êtes-vous finalement et quelle musique vous influence le plus ?

Je pense qu’on est un « Pop band », encapsulé dans une musique populaire, dans le bon sens du terme. On aime tous les genres de musique, du rock des années 50 à la musique classique, en passant aussi par la musique africaine. Mais ce qui s’est fait dans l’histoire de la pop, aussi, c’est très important.

Le business de la musique a beaucoup évolué ces dernières années, comment vous retrouvez-vous là dedans. Que pensez-vous des démarches de Radiohead ou de Groove Armada sur le net ?

Je dois dire que les groupes comme Radiohead – qui ont proposé leur dernier album en téléchargement gratuit- sont déjà des gros vendeurs qui peuvent se permettre de faire des choses comme cela. Pour nous, il ne s’agit pas tant de faire de l’argent que de démocratiser notre musique auprès du public. On pourrait se dire « si on ne fait plus d’argent en vendant nos albums, autant les donner gratuitement »… Mais des groupes comme Radiohead qui ont fait beaucoup d’argent avec l’ancien système peuvent promouvoir leur nouvel opus ainsi. Nous, nous ne le pouvons pas. Les vrais fans, ceux qui suivent vraiment les groupes qu’ils aiment, achèteront toujours un cd et continueront à aller aux concerts.

The Chap est composé de plusieurs nationalités. Allemande, anglaise, grecque… Est-ce une sorte de concentré de culture européenne?

On a tous des goûts similaires mais différentes identités. On pourrait être un « groupe test » en fait... On est très fiers de cette « globalisation », et on en a tous profité. Dès les années 80, on eu accès à la même musique, à la même culture. On a tout découvert en même temps. C’est ce qui nous réunit, mais c’est en Angleterre, à Londres, que l’on s’est rencontré.

S’isoler sur une île alors que vous venez du continent, un acte de résistance ?

On adorerait penser que c’en est un, mais c’est juste une coïncidence. C’est juste plus facile de monter un groupe là bas à Londres, c’est l’effervescence. C’est la plus grande ville d’Europe. Et c’est bien plus facile que de créer un groupe qu’en Grèce. Là pour le coup, vous vous retrouvez un peu plus seul.

Et la question classique : Etes-vous heureux de jouer ici en France, dans un cadre aussi singulier ?

On a joué à la Fabric, à Londres. C’était intéressant mais les gens étaient un peu trop sous l’influence de substances. Du coup, deux minutes après qu’on a commencé, ils ne se rappelaient plus de notre nom. Ici, le public est différent et plus captivé…

Greg
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / Day 1 Part. 1



Humble excentricité

Après des débuts sur le petit écran, Ebony Bones, accompagnée de sa clique de musiciens pailletés et déguisés étaient sur scène samedi soir. Portrait côté coulisses de la chef de file de l’un des groupes les plus électriques de ce Pantiero 2009.


©New Release / M.L


D’abord le look : hyper accessoirisée, un mélange détonnant de tendances punk, sixties et sexy, Ebony Bones compte parmi les nouvelles figures emblématiques de la scène indépendante britannique et internationale. Iconoclaste mais iconifiée par la presse féminine qui en a fait une référence de style, contribuant ainsi à sa popularité, son image est un hommage aux références culturelles et musicales qui l’ont bercée et construite. Elle n’hésite pas à mélanger des escarpins Castelbajac avec des vieilleries dégotées dans des friperies au fil de ses tournées. Elle recycle, invente son propre style, crée son identité, innove dans l’avant-garde vestimentaire décadente. Souvent comparée à Mia ou à Santogold, Bones pourrait aussi être baptisée la nouvelle Grace Jones, figure emblématique et sulfureuse des année 80. Jones, qui semble narguer sa jeune suivante en jouant la veille non loin de tous les points de chute d’Ebony.

Son attirail bariolé pourrait augurer un caractère aussi explosif que son look. Le public, la scène et les caméras, elle connaît bien. Le show semble inscrit dans son karma, incorporé dans son code génétique.
Elle découvre le monde du spectacle avec des prestations dans des séries britanniques telles que Family Affairs puis décide de se consacrer totalement à la musique. Elle écrit et compose dans un style qu’elle caractérise elle même « comme si The Clash avait rencontré Grace Jones qui aurait elle-meme rencontré Björk ». Cocktail explosif à consommer sans modération.

Une diva, Ebony ? Plutôt tout le contraire. Disponible, pétillante malgré le jet-lag et un rythme de vie effréné (elle revient d’une série de concerts outre-Atlantique et au Japon, ndlr), un début de grippe et une chaleur caniculaire. Humble aussi : « Je me sens honorée de l’intérêt que les médias et le public me portent.» Le soir de sa prestation, ESG (des new-yorkaises qui produisent un son punk funk lourd et efficace, véritable référence de ces trente dernières années) est également programmé. « Je me sens un peu nerveuse de passer après elles, confie t-elle. Je les ai découvertes lorsque j’étais adolescente et leur travail a réellement influencé ma musique, Ce serait un honneur de travailler avec elles. »

What’s next ? Ebony Bones va continuer à écumer festivals et salles de concerts aux quatre coins de notre bonne vieille Terre, et prépare son prochain album, avec notamment Simian Mobile Disco. En attendant, et à moins d’oser imiter son look carnavalesque, restez branchés sur son premier opus Bone Of My Bones, sorti en juin dernier chez Sunday Best (avec une mention spéciale pour « Don’t fart on my heart » , track ethnico-electronico-enervé sur fond de rupture mal digérée).
Hélène
©New Release

07/08/2009

# 1 - Pantiero 2009 / J-1 Part. 3



Petit rappel à l’usage du festivalier


On y est, la 8ème du Pantiero, c’est pas plus tard que demain. Avant un premier plateau boosté au rock electrifié, petit retour improvisé sur huit ans de riffs et de platines déchainés.

Il fut un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. A cette époque, l e Festival n’était qu’une jeune pousse dans l’univers estival des festivals, et ses décibels acharnés se propageaient au raz des flots, sur l’esplanade de la Pantiéro. Les années ont passé, le nom est resté.
Lors des dernières éditions, l’évènement a pris de la hauteur. Le voici surplombant la terrasse du Palais, l’endroit qui l’avait enfanté. Depuis 2002, une pléiade d’artistes a fini par monter les marches pour se produire en plein air et en plein cœur de la Croisette. Le wall of fame du festival est désormais parsemé des plus belles signatures. Au fur et à mesures des étés, le mur du son n’a cessé de s’amplifier et a livré de mémorables prestations…

A tendance, rock, électro ou hip hop, les vibrations sonores n’ont pas fait de distinguo. Rappelez-vous. Justice, il y a deux ans, et sa furie communicative. Ugly Ducking, Jurassic 5, Sharon Jones et ses acolytes ou Maxïmo Park… Le tout en 2005. On n’oubliera pas non plus les cadors tels que 2 Many DJ’s, DJ Shadow, The Streets ou Telepopmusik, passés eux aussi par la terrasse du Palais, désormais « the place to be », et surtout the place to play.

Après ces premières années de vie, le Pantiero s’affiche déjà comme l’autre festival de Cannes. Pas de palme ici, ni de tapis rouge ou de montées interminables sous les flashs éblouissants… La sélection ne se fait qu’autour des meilleurs musiciens et artistes qui redonnent un souffle à la musique. Sans préférence et sans caprice, le Pantiero donne dans l’éclectisme et ravive chaque mois d’août, ces prémices qui nous rappellent les années passées et les concerts qui vont de pair. Avec cette nouvelle édition, le Pantiero reste sur sa bonne lancée et garde le tempo. Saurez-vous le suivre ?

Greg
©New Release

# 1 - Pantiero 2009 / J-1 Part. 2


PANTIERO : le dress code

Parce qu'à chaque festival son identité, parce que ca fait partie du jeu et parce que ce serait dommage de ne pas se lâcher un peu.

C’est bien connu, pour qu’un festival aie de la gueule, il faut que son public en ait aussi. Le choix d’une programmation sans faute, d’un lieu atypique peut être laissé au bon vouloir d’un organisateur audacieux, si le public ne suit pas, il restera toujours comme la sensation d’une fête inachevée. Oui mais alors, un public idéal c’est quoi ? Et bien, outre un dynamisme certain et une ouverture d’esprit conseillée, le petit plus, c’est sans aucun doute le style.

Bien sûr l’été est arrivé, et avec lui on avoue, le style, c’est un peu relâche. Cette année encore, des plages aux terrasses, pour monsieur et madame, l’usuel trio débardeur/short/tongs tient sa promesse de la décontraction assurée. Alors nous, la décontraction, on n’est pas contre, mais à l’occasion, pourquoi ne pas y ajouter un peu de folie ? Ce weekend, le Pantiero vous invite à la prise de risque.

Afin de vous proposer deux trois idées, l’équipe de New Release s’est entourée de Benoit et Bénédicte, les gérants de la boutique niçoise Abaka. Spécialisés dans le vêtement urbain chic, nos deux promoteurs de tendances ont accepté de se prêter au jeu du coaching. C'est donc ainsi que Julien et Julia, nos deux mannequins d'un soir, ce sont retrouvés à subir nos flashs aveuglants au coin d'une ruelle mal éclairée.
Pour Benoit, le style à adopter pour le Pantiero reste selon lui un style simple mais décalé. "On n'est pas obligé de partir dans la surenchère pour se démarquer. Le bling bling, on oublie. Le secret, c'est de savoir détourner le classique pour aller vers quelque chose de plus street wear ou plus rock. Un bon levi's, une belle chemise de bucheron, il suffit d'y coller un accessoire pour en peaufiner le style."

Après avoir jeté un oeil rapide à la programmation et après concertation, chez Abaka on a décidé de se focaliser sur la soirée de dimanche, aux influences plutôt hip hop. Après essayage et déshabillage, place aux images : du féminin au masculin, voici comment vous démarquer sans prétention.







The Hundreds Coconaut Tee White 39 €
Wood Wood Van Der Velde Chinos "Beige" 135 €
Alife Everybody mono low tumbled leather white 110 €







©New Release / M.L




Levi's Vintage 1930 bay meadows 60 €
Insight short jean apple pie 69 €
Nike tennis vintage 95 €

Marine

# 1 - Pantiero 2009 / J-1 Part. 1


Jean Marie Sevain : prog’géniteur

Ancien Dj résident à Londres, organisateur de soirées sur la ville de Lyon, Jean Marie Sevain est depuis huit ans le maître programmateur du Pantiero. Consommateur insatiable de musique, dénicheur de bons sons, ce cannois d’origine témoigne d’une culture musicale impressionnante. Pas étonnant donc que ce passionné s’engage chaque année à produire pour le Pantiero une liste d’artistes sans fausse note.



©New Release / J.B


Alors JM, à J-1, tu te trouves dans quel état d’esprit ?

Plutôt pas mal. On annonce du beau temps, tous les groupes seront présents, ca s’annonce bien.

Tu m’as l’air plutôt détendu, aucune pression à l’horizon ?

Tu sais, le travail se fait beaucoup en amont. Ca fait des mois qu’on bosse sur ce Festival, aujourd’hui je suis satisfait de voir que tout prend forme comme je le souhaitais, sans aucun souci majeur. Et puis, c’est tout de même la huitième édition, je suis bien rodé maintenant. Non franchement, aucune pression, il n’y a plus qu’à laisser les artistes faire le show. La seule chose que j’espère, c’est qu’il n’y ait aucun problème technique.

La programmation de cette année laisse l’impression d’être plus éclectique, moins focalisée sur l’électro par rapport aux éditions précédentes…

Je voudrais remettre les choses à leur place sur ce point : le Pantiero, contrairement à ce qui se dit, n’est pas un festival électro. Mes goûts en matière de musique sont bien trop larges pour ça. A la base d’ailleurs, mes influences sont plutôt rock. J’ai tenté plusieurs fois pour les éditions précédentes de monter une scène rock, mais ca n’a jamais pu se faire, pour des tas de raisons. J’en reste toujours un peu frustré. Après, c’est vrai qu’il y a une attente électro de la part du public, surtout depuis Justice. Mais cette année j’ai eu envie d’en sortir un peu, et puis, il faut dire que du côté de la scène électro l’année a été plutôt calme, pas super novatrice. Pareil pour le Hip hop, je trouve que ça commence à tourner un peu en rond.

Comment t’y prends-tu pour monter ta programmation ? Est-ce que ca part d’une stratégie, d’un coups de cœur… ?

J’aime qu’il y ait une logique, une passerelle entre les divers groupes. Cette année, je voulais vraiment essayer d’intégrer une scène rock, donc j’ai réfléchi en ces termes. Ensuite, ça peut partir d’un coup de cœur pour un petit groupe. Je sais qu’une tête d’affiche est la locomotive qui tire le reste, mais je veux aussi faire découvrir des sons nouveaux au public. Généralement, je commence à prendre des contacts en décembre. Mais arrivé en mai, tu peux être sûr que j’ai plus du tout les mêmes noms.
Certains groupes que je vise au départ peuvent s’avérer être au final trop cher pour mon budget ou bien déjà pris sur d’autres festivals. Ce sont des contraintes auxquelles on doit faire face. J’aurais aimé pouvoir faire jouer Gossip ou Phoenix par exemple. Malheureusement le premier me réclamait l’équivalent de la moitié de mon budget et le deuxième est au Japon.

Avec Ebony Bones, Lady Sovereign ou encore Yo !Majesty, le festival fait la part belle aux filles cette année, une volonté de ta part ?

On m’a fait la réflexion déjà plusieurs fois. Seulement, il se trouve que c’est vraiment un pur hasard. Ce que je peux en dire en tout cas, c’est qu’on n’a pas choisi les plus faciles…et qu’il va falloir en surveiller quelques unes.

C'est-à-dire ?

Disons que les artistes ont des réputations. Dans le milieu, on sait plus ou moins comment se comporte tel ou tel artiste en concert ou en backstage. Et en ce qui concerne les filles citées, on sait déjà qu’on aura le droit à des caprices, des exigences et peut-être même bien des dérapages sur scène.

De tous les artistes présents, le plus attendu reste sans doute MR Oizo, qui offre au Pantiero sa seule représentation française. Comment s’est fait le deal ?

Il se trouve que je suis bon pote avec son manager qui vient tous les ans au festival. Je les savais tous les deux en vacances ensemble dans la région, j’ai proposé, ils ont accepté tout de suite, ça s’est vite réglé. Pour nous c’est vraiment positif, parce qu’on sait qu’il se produit peu.

Le public cannois à la réputation d’être difficile à motiver. Est-ce que c’est une impression que tu partages ?

Je ne sais pas si c’est le public qui n’est pas demandeur ou si c’est dû au fait qu’il y ait un manque d’initiative de la part des acteurs locaux. En même temps, musicalement, beaucoup d’efforts ont été faits ces dernières années à Cannes, on le voit avec les plages électroniques ou le Palais. Il se passe des choses et ça marche plutôt bien.

Certains parlent d’un esprit cannois élitiste…
Ma programmation aussi est élitiste ! Pour le coup, j’assume totalement. Mon but c’est de proposer des choses novatrices. Il y a une tradition avant gardiste dans cette région, c’est l’identité même de Cannes de vouloir se mettre en avant. On joue nous aussi là-dessus. Encore une fois, mon but n’est pas de faire de la billetterie en programmant Julien Doré par exemple. Ma programmation peut sembler élitiste, je tends simplement à garder une esthétique qu’on a envie d’avoir. Je crois d’ailleurs n’avoir jamais eu un reproche ou une critique négative à ce sujet.

J’ai entendu dire qu’il t’arrivait de programmer des artistes que tu n’avais jamais vu en concert, c’est un pari risqué non ?
C’est vrai. Cette année The Oscillation et Lady Sovereign vont être une vraie surprise.
La prise de risque, ca fait aussi partie du jeu.

Marine
©New Release